Piloter les ressources financières en PME : le rôle central du DAF

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DAF & DG : réussir son année 2025
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Les ressources financières sont stratégiques et se pilotent. Découvrez le rôle central qu’occupe le DAF (Directeur Administratif et Financier)  de PME (Les petites et moyennes entreprises) sur ce plan.

Qu’est-ce qu’un DAF? 

Le DAF est un cadre dirigeant au sein d'une entreprise, qui gère les finances, la comptabilité et l'organisation. Il s’assure de la santé financière de l’entreprise. Il veille, toujours, à ce que les ressources financières soient utilisées de manière efficace et conforme aux réglementations en vigueur.  Le DAF est essentiel au développement d’une stratégie d’entreprise, qu’il s’agisse de gérer la croissance des ventes, d’investir ou de parvenir à financer les besoins d’exploitation.

Un mauvais pilotage des ressources financières peut vite être un problème pour une PME.

Points clés à retenir :

  • Le Directeur Administratif et Financier (DAF) est un acteur central de la gestion des finances d'une PME. Il est responsable de la santé financière de l'entreprise. Que ce soit pour gérer la croissance des ventes ou investir, il doit s'assurer que l'entreprise utilise efficacement ses ressources en respectant les réglementations. 

  • Le bilan comptable de l'entreprise est divisé en deux parties : l'actif (emplois) et le passif (ressources). Les ressources financières stables, comme les fonds propres et les dettes à long terme, financent les investissements durables. Et les ressources à court terme, comme les dettes à court terme, couvrent les besoins liés au cycle d'exploitation quotidien. Le DAF doit veiller à maintenir un équilibre entre ces ressources pour garantir la pérennité de l'entreprise.

  • Les avancées technologiques permettent aux PME d'améliorer leur gestion financière en automatisant les processus, optimisant les coûts et en introduisant de nouveaux modèles financiers comme le crowdfunding. Ces technologies aident les PME à mieux gérer leur croissance et à sécuriser leurs financements.

Ressources financières d’une entreprise : de quoi parle-t-on ?

Par définition, les ressources se situent au passif du bilan (ce que doit l'entreprise) dans la comptabilité. Quand elles viennent à manquer, il existe donc plusieurs pistes pour obtenir des financements complémentaires, en fonction de la nature des emplois.

Comment les ressources du bilan financent les activités de l'entreprise

Le bilan comptable d’une entreprise est divisé en deux parties : l’actif (à gauche), qui représente les emplois (ce que l'entreprise possède ou utilise), et le passif (à droite), qui représente les ressources (ce que l'entreprise doit ou comment elle a financé ses actifs).

  • Haut du bilan (ressources stables vs. emplois stables) : Cette partie représente les capitaux permanents (fonds propres et dettes à long terme) qui financent les actifs immobilisés (biens durables comme les bâtiments ou équipements). Ces ressources stables sont utilisées pour financer des investissements à long terme, comme des machines ou des terrains.

  • Bas du bilan (ressources circulantes vs. emplois circulants) : Cette partie représente le fonds de roulement (FDR) qui permet de financer les emplois circulants (stocks, créances clients, trésorerie) et qui sont nécessaires dans le cycle d'exploitation quotidien. Donc si le FDR est insuffisant, l'entreprise doit recourir à des financements à court terme (prêts, crédits fournisseurs).

Le financement des ressources suit une logique. Les fonds à long terme financent les investissements durables, et les ressources à court terme couvrent les besoins liés aux activités quotidiennes de l'entreprise.

Les capitaux propres, des ressources stables

Ce sont les fonds apportés par les actionnaires ou les associés (capital social, bénéfices non distribués, etc.). Ces ressources sont souvent considérées comme les plus stables, car elles n'ont pas à être remboursées à court terme.

Le capital social et les différents types d’apports

Le capital social représente la somme des ressources financières que les actionnaires ou associés d’une entreprise mettent à la disposition, principalement au moment de sa création ou lors d’une augmentation de capital. Ces ressources sont utilisées pour financer les premiers investissements ou le développement de l’entreprise. Ces apports peuvent être numéraires (argent en espèces que les actionnaires ou associés apportent à l’entreprise ou en nature (apport d’éléments matériels, comme un bien immobilier, des équipements ou des stocks, qui deviennent la propriété de l’entreprise). 

Les bénéfices dégagés par l’entreprise

Les résultats bénéficiaires non distribués aux associés sous forme de dividendes viennent majorer les capitaux propres. Cela permet de renforcer les fonds propres, en fonction du taux d’endettement et des projets d’investissement.

Les subventions d’investissement ou d’équipement

La société peut bénéficier de certaines subventions. Le service public met à la disposition des entreprises un site appelé aides-entreprises.fr. C’est une base de données complète pour les aides d’exploitation et les subventions d’équipement.

Ressources financières externes

Les dirigeants d’une PME peuvent rarement piloter l’activité et la développer avec leurs seuls fonds propres et le travail de leurs salariés. Pour faire croître l’entreprise, ils doivent souvent augmenter leurs installations matérielles ou adopter de nouveaux équipements informatiques. Cela oblige donc l’entreprise a trouver de l’argent supplémentaire pour une exploitation qui croît.

Les dettes financières à long terme et les quasi-fonds propres

Pour financer le haut de bilan et ainsi améliorer le fonds de roulement, une PME peut recourir à plusieurs solutions. Certaines de ces solutions sont considérées comme des quasi-fonds propres et n'entrent pas dans le calcul du taux d'endettement lors de l'analyse financière. Voici les principales ressources financières de cette catégorie :

  • Prêt bancaire traditionnel : Crédit accordé par un établissement bancaire pour financer des investissements à long terme.
  • Prêt d’honneur : Prêt à taux zéro, généralement accordé aux dirigeants pour réaliser un apport dans l’entreprise.
  • Prêts aidés : Prêts octroyés par Bpifrance pour financer des projets innovants.
  • Apport en compte courant d’associé avec convention de blocage : Une forme de quasi-fonds propres permettant aux associés d'apporter des ressources à l’entreprise, sans augmenter son capital social.
  • Financement participatif (crowdlending) : Levée de fonds via des plateformes de financement participatif, où des investisseurs donnent de l’argent à l’entreprise.
  • Levée de dette auprès d'investisseurs : Emprunt sous forme de dette contractée auprès d’investisseurs dans le cadre d'une levée de fonds, en complément du capital social.

Les dettes d’exploitation ou hors exploitation

Les dettes d’exploitation financent l'activité courante de l'entreprise, en particulier le besoin en fonds de roulement (BFR). Tant qu'elles ne sont pas réglées, elles viennent en diminution des actifs circulants, tels que les stocks et les créances clients. On distingue les dettes d'exploitation suivantes :

  • Dettes fournisseurs : Dette envers les fournisseurs, y compris celles liées aux immobilisations, en fonction du crédit qui vous est accordé.
  • Dettes sociales : Les salaires et charges sociales à payer comme les cotisations sociales, les salaires non versés, etc.
  • Dettes fiscales : Les impôts à payer, y compris la TVA, les impôts sur les sociétés, etc.

Les dettes financières à court terme

Les dettes à court terme renforcent la gestion de la trésorerie et couvrent le Besoin en Fonds de Roulement qui n'est pas financé par le fonds de roulement (FDR). Voici les principales dettes à court terme :

  • Découverts bancaires autorisés : Si l’entreprise a besoin d’emprunter auprès de sa banque immédiatement, une somme lui est allouée. 
  • Facilités de caisse : La banque peut accorder un prêt à court terme pour faire face aux fluctuations temporaires de trésorerie.
  • Crédits à court terme : Prêts à rembourser dans un délai relativement court, souvent moins d’un an.
  • Crédits de campagne : Crédits accordés pour financer une activité spécifique ou un projet à court terme.
Le DAF gère les ressources financières

La gestion financière des ressources : un processus stratégique pour la PME

Comment gérer efficacement les ressources financières d’une petite ou moyenne entreprise pour assurer sa pérennité et son développement ? Voici les pratiques clés à mettre en place, l’organisation recommandée, ainsi que les outils à intégrer dans la stratégie financière, sous la direction du DAF (Directeur Administratif et Financier).

Assurer une structure bilancielle cohérente

Pour une bonne santé financière de l’entreprise, le DAF doit s’assurer d'un bilan équilibré. 

Pour cela, il est important de suivre les ratios financiers tels que la solvabilité, la liquidité générale, et le taux d’endettement. En cas de déséquilibre, des mesures correctives doivent être prises, qu'il s'agisse de réduire les dépenses inutiles ou d'optimiser les ressources disponibles.

Gérer le besoin en fonds de roulement et soutenir la croissance

Le pilotage efficace des ressources financières commence par une gestion rigoureuse du besoin en fonds de roulement (BFR). Un suivi inadéquat peut entraîner un excédent de besoins de financement. A mesure que l’entreprise se développe, le BFR augmente naturellement, c’est là que le DAF joue un rôle important.

Gérer les stocks

Les stocks est une partie clé du capital de l’entreprise. Une gestion optimale des stocks est donc essentielle pour éviter à la fois le surstockage (coûteux) et les ruptures de stock (néfastes pour la rentabilité). Le DAF doit veiller à ce que des outils adaptés soient utilisés pour suivre les stocks, effectuer des inventaires réguliers et analyser les indicateurs clés de performance liés à la gestion des stocks.

Manager le poste client et envisager son financement

La gestion des créances clients, souvent confiée à la comptabilité, est un enjeu majeur. Le DAF doit mettre en place une organisation pour suivre de près le credit management : relances, assurances-crédit, et gestion des créances contentieuses. L’utilisation de logiciels spécialisés pour le pilotage du poste client permet de mieux maîtriser cet aspect. 

Optimiser les délais de paiement des fournisseurs

Une gestion efficace des dettes fournisseurs permet de diminuer le BFR. Cependant, il est important de ne pas abuser des crédits fournisseurs, car cela pourrait nuire à la relation avec les fournisseurs, risquer de limiter les livraisons ou de détériorer la supply chain. Le DAF doit veiller à un équilibre entre le financement à court terme et les besoins réels de l’entreprise.

Prévoir pour mieux anticiper les besoins de ressources financières

Pour gérer au mieux les ressources d’une entreprise et s’assurer que l’entreprise ne soit pas confrontée à des tensions de trésoreries, l’anticipation des besoins financiers à court et moyen terme est très importante. 

Pilotage de la trésorerie prévisionnelle et gestion du BFR

Les PME doivent absolument s’équiper d’outils de gestion de la trésorerie prévisionnelle, afin d’anticiper les entrées et sorties d’argent. En projetant les flux financiers à 10-12 semaines, l’entreprise peut identifier les périodes de besoins de financement et prendre des mesures adéquates en amont, qu’il s’agisse d’un ajustement interne ou de l’obtention de financement externe.

Le plan de financement pluriannuel

Pour des projets d’investissement ou de croissance à moyen terme, un plan de financement détaillé est nécessaire. Il permet de prévoir la structure future du bilan de l’entreprise, de repérer les déséquilibres à corriger, et de préparer la recherche de financements externes, qu’il s’agisse de prêts bancaires ou de fonds d’investisseurs.

Le temps nécessaire pour trouver des ressources financières externes

Obtenir un financement externe peut prendre plusieurs mois, notamment dans le cadre d’une levée de fonds ou d’un emprunt bancaire. L'anticipation des besoins financiers est donc essentielle pour éviter des imprévus de trésorerie.

Choisir la bonne stratégie pour la croissance et l’investissement

Le DAF doit collaborer avec les dirigeants pour définir une stratégie financière adaptée à la croissance de l’entreprise. Cela inclut le choix entre une croissance financée par les fonds propres (bootstrapping) ou la recherche de financements externes. Chaque option comporte ses avantages et ses limites.

La politique de bootstrapping et ses limites

Le bootstrapping qui consiste à financer la croissance de l’entreprise uniquement à partir des fonds propres, sans aide extérieures comme des prêts ou des investisseurs. C’est une stratégie plus lente, nécessitant une capacité d’autofinancement importante. 

Maximiser les chances d'obtenir un financement externe

Le DAF, grâce à son expertise en finance et en comptabilité, est responsable d’un bon business plan. Ce dernier doit inclure une description claire du projet, une analyse financière détaillée, des prévisions de rentabilité, et des projections de croissance. Cela constitue un élément décisif pour convaincre les investisseurs ou les banques.

Piloter la rentabilité : un atout pour convaincre les banques

La rentabilité est un facteur important pour obtenir un financement externe. Le DAF doit surveiller en permanence les performances financières de l’entreprise, afin d’assurer une gestion optimale des coûts et des marges. Une bonne gestion de la rentabilité est en effet un argument de poids lors de la recherche de financements.

Le rôle du DAF dans la gestion des ressources financières est essentiel pour garantir la stabilité et la croissance de l’entreprise. En s’appuyant sur des outils adaptés, un suivi rigoureux et des prévisions fiables, il pourra anticiper les besoins financiers et optimiser l’utilisation des ressources disponibles.

Les avancées technologiques aident les finances 

Aujourd'hui, il est important de comprendre ce que les avancées technologiques peuvent apporter. Elles aident les finances des entreprises, notamment en modifiant leurs besoins en investissement, leur gestion des ressources et leur rentabilité. Voici les points clés de cet impact :

Investissements en technologie : Pour faire face à la compétition, il est nécessaire d’investir dans des outils numériques (ERP, IA, cloud).

Amélioration de l'efficacité et réduction des coûts : L'automatisation et l'optimisation des processus via la technologie réduisent les coûts opérationnels et augmentent la productivité, favorisant ainsi la rentabilité.

Nouveaux modèles financiers et sources de revenus : Grâce à la digitalisation, de nouveaux produits peuvent être introduits pour trouver de nouvelles sources de revenus. Le crowdfunding en est un bon exemple. Cette méthode de collecte de fonds permet à des individus ou des entreprises de financer un projet par l'intermédiaire d'une large communauté de personnes, généralement via des plateformes en ligne. C’est une alternative moderne aux formes traditionnelles de financement telles que les prêts bancaires ou les investissements en capital. Pour les PME, c’est l'investissement en capital (Equity Crowdfunding) qui compte. Cela signifie que les investisseurs apportent des fonds en échange d'une part du capital de l'entreprise. Ils deviennent donc actionnaires. Cela aide généralement les PME. Ce modèle est utilisé pour financer des entreprises en phase de démarrage ou en croissance. En échange de leur investissement, les contributeurs espèrent une rentabilité à travers la valorisation de l'entreprise ou des dividendes.

Gestion de la trésorerie : Les outils technologiques facilitent la gestion des flux de trésorerie, améliorent la prévision des liquidités et réduisent les risques d’impayés.

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